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LILLE ANTILLAIS A FAIT TREMBLER LOON PLAGE

5ÈME TOUR COUPE DE FRANCE : HAUTS-DE-FRANCE

Dans une rencontre qui s’annonçait déséquilibrée, Lille Antillais (D3) a longtemps fait trembler Loon-Plage (R2) avant de céder aux tirs au but. Un combat de plus de 90 minutes, intense et imprévisible, dont les Antillais sont sortis la tête haute, malgré la fin cruelle.

« Je pense que beaucoup s’attendaient à ce qu’on en prenne cinq ou six, minimum. Et même eux, le match a dû être bien plus difficile que prévu », résumait Christophe Debuyser, entraîneur d’un groupe lillois qui aura livré la plus belle bataille de sa campagne de Coupe de France. Mais malheureusement, la marche était légèrement trop haute face à Loon Plage. D’entrée de jeu, sur un coup franc mal renvoyé, le défenseur loonois Vannoye ouvrait déjà le score, aidé par la barre transversale. Les minutes suivantes auraient pu virer au cauchemar, mais les Antillais ont tenu bon, portés par leur solidarité et un public incandescent. Dans chaque duel, ils ont répondu présents, semant peu à peu le doute dans les rangs adverses. À la pause, changement tactique pour les Antillais pour pallier la supériorité à l’intérieur du jeu de son 5-4-1, place au 5-3-2 et une consigne claire : « Sur les temps faibles, s’il faut mettre une prune devant on le fait » annonçait Debuyser. Chose dite, chose faite. Bousculé, Loon-Plage se montrait dominateur mais maladroit. Trop d’occasions gâchées, trop de mauvais choix. « On s’est mis en danger tout seuls, sans réussir à conclure. On s’est créé un match difficile, et en face, malgré les divisions d’écart, ils ont défendu avec courage jusqu’au bout », reconnaissait Frédéric Persoon, coach de Loon Plage.

UN COMBAT SANS ISSUE DANS LE TEMPS RÉGLEMENTAIRE

Et alors que les Loonois n’arrivaient pas à trouver la faille, une autre s’est ouverte dans leur camp à l’heure de jeu et sur un contre éclair, l’avant centre antillais, Bahamou est venu trompé le gardien adverse de l’extérieur du pied après une fantastique conduite de balle. Le public déjà en trans a alors continué de pousser, encourager chaque phase défensive et après des multiples actions manqués des Loonois, la délivrance est venue après sept minutes d’arrêts de jeu. Loon Plage est poussé aux tirs au buts et dans cet ultime face-à-face, la logique a fini par reprendre ses droits. Deux arrêts d’Elio Clausi, gardien loonois héroïque, qui est venu sceller le sort du match et briser, d’un gant ferme, les rêves de grandeur des Antillais.


LE DUO QUI A FAÇONNÉ LES ANTILLAIS

Loin du banc de touche depuis sa suspension administrative, Christophe Debuyser a vécu le parcours historique de Lille Antillais en Coupe de France avec la frustration d’un coach contraint de diriger à distance. Mais s’il n’a pas pu s’asseoir sur le banc, il n’a jamais cessé d’être au cœur du jeu. À ses côtés, son adjoint Arthur Hanique a assuré l’intérim avec brio et formé ensemble un renouveau pour le club à l’image du match d’aujourd’hui. « Tactiquement, dans la combativité, dans l’envie, on a vraiment fait un gros match. On était plus faibles, sans aucun doute, mais on a montré qu’on n’avait pas le niveau D3, très loin de là », confiait Debuyser, fier de ses joueurs après la cruelle élimination aux tirs au but. Depuis plusieurs semaines, lui et Hanique ont bâti une relation millimétrée, à coups d’appels, de textos et de réunions improvisées. « Avant le match, il y a énormément de communication entre nous et ce qui est fou, c’est qu’on tombe presque toujours d’accord », souriait Hanique. Une complicité rare, renforcée par la confiance mutuelle. « Il me laisse parfois décider seul parce qu’il sait que je vois juste, mais dès qu’il y a un doute, on en discute. C’est un vrai travail à deux », ajoutait l’adjoint avant de savourer la fin de l’aventure : « Je suis fier de ce qu’on a fait. On avait déjà réalisé l’exploit avant même le coup d’envoi quand on voit que le club entier était derrière nous. Et puis on n’a pas démérité, on les a regardés dans les yeux, sans peur». Une histoire s’est arrêté, mais une autre continue avec un objectif est clair : la montée. « On a l’effectif pour, et le pire ennemi maintenant, c’est nous-mêmes », assurait Hanique. Et au vu de leur complicité tactique, difficile d’imaginer que Lille Antillais ne continue pas à surprendre.