Après le passage des JO 2024 à Lille, quel héritage ont-ils légué aux jeunes sportifs et aux clubs du Nord ? Un rêve, une vocation ? Découvrons comment cet événement a transformé leurs ambitions.
L’année 2024 touche à sa fin dans la métropole lilloise et avec elle s’accompagne les souvenirs d’un été sportif encore dans toutes les têtes. Parmi les plus petites d’entre elles, celle de Lola, 13 ans, nouvelle gardienne des U15 du Handball Club Bousbecquois. À mon arrivée dans la salle Jean Debuff de Bousbecque, les cris d’encouragements résonnent depuis les gradins.
Le match se joue dans un mouchoir de poche entre les handballeuses de la vallée de Lys et les filles de Pérenchies. Un arrêt dans les dernières minutes de Lola et une contre-attaque de ses coéquipières leur permettent d’arracher un match nul, 18-18, à domicile pour le grand bonheur de Guillaume Carette, vice-président du club.
Observant la sortie des vestiaires, il s’exprime sur cet engouement particulier, de retour dans ce club historique du Nord : “Il y a toujours eu un effectif assez stable ici au HBCB mais c’est vrai que depuis septembre, on remarque une forte hausse de la demande d’inscription. Ça redonne du dynamisme notamment chez les jeunes”. Avec un grand sourire, “Lola Glauser”, comme il la surnomme, nous rejoint pour débriefer son match. Arrivée en septembre, elle fait partie des nouvelles licenciées qui ont sauté le pas, après l’épopée olympique des bleues ici à Lille. Un choix conforté par ses parents, ravis de l’épanouissement de leur fille et de la découverte de ce nouveau sport dans la famille.
À plusieurs kilomètres de là, au cœur de la piscine municipale de Croix, Fatima Bouaziz, présidente du Club Nautique (CNCX), accepte de me recevoir. Dans un club house, surplombant le bassin de 25m, la bénévole arrivée en 1998 s’extase devant le grand nombre d’enfants présents ce lundi 16 décembre à 19h : “C’est rare qu’à cette période de l’année, les lignes d’eau soient pleines, surtout pour les 4/6 ans”. Il faut dire que les effectifs ont été revus à la hausse en septembre suite à une forte demande d’inscription. Une conséquence logique de Paris 2024, selon elle. “J’ai reçu plusieurs appels de parents à la rentrée me disant que leur enfant avait vu Léon Marchand nager à la télé et ils souhaitaient l’inscrire à la natation en compétition” explique Fatima Bouaziz. Une aubaine pour ce club en perte de vitesse depuis la pandémie du Covid 19 cherchant à étoffer les catégories des plus jeunes.
Pour Arthur, 10 ans, déjà licencié dans un club de football et d’équitation, s’inscrire à la natation cette année était indispensable : “J’ai regardé toutes les courses de Léon Marchand aux JO et j’ai dit tout de suite à ma maman que je voulais faire comme Léon”. Dans sa catégorie, les 9/12 ans, Fatima Bouaziz témoigne malgré tout d’un sacré casse-tête : “le négatif, c’est aussi la forte demande car on a des restrictions liées au nombre de lignes d’eau. On ne peut pas accepter tout le monde.”
Pour limiter les refus, les capacités des groupes atteignent pour la première fois leur limite cette année et un nouvel entraîneur a été recruté. Une période pleine d’espoir pour le CNCX, qui fêtera ses 60 ans en 2025, et pour toute une génération de jeunes athlètes nordistes prête à rêver.